Le jour de la cérémonie qui confirme son statut de prince héritier du royaume, Maksar échappe de justesse à l’assassin embauché par son père.
Embarquement immédiat à la Réunion, jusqu’au cœur de l’île !
Et ce ne sont pas des vacances !
Ce polar nous plonge non seulement dans la pluri-culture réunionnaise, sa nature époustouflante mais aussi dans les affaires policières de mineurs, des pressions politiques, des flics ripoux…
Ayant des origines réunionnaises, j’ai pris un grand plaisir à suivre les péripéties de Julia, fraîchement arrivée et découvrant l’île intense et ses habitants.
Par ailleurs, il faut s’accrocher quand il est évoqué la violence domestique aux enfants. C’est malheureusement réaliste et pas seulement à la Réunion.
L’auteure connaît bien le sujet car elle était capitaine de police avant de devenir écrivaine.
J’ai apprécié la part immersive des dialogues. Céline Féraud a en effet pris soin d’y inclure le créole chez les personnages de Mafate entre autres (un créole facilité pour une bonne compréhension).
L’île paradisiaque ? Oui. Mais pas pour tout le monde.
Dans ce roman il est question de deuil, d’enfance en danger, de violence domestique, d’alcoolisme, de la difficile profession des forces de l’ordre… u
Mais retenons aussi qu’il y est également abordé la reconstruction, la résilience et l’exceptionnelle particularité de cette île 😍
Je vous conseille ce polar qui est très bien élaboré.
Et au-delà du polar, attendez-vous à prévoir un séjour réunionnais par la suite !
Cette histoire est bouleversante, mais malheureusement tristement d’actualité. Les enfants ont tellement souffert, j’ai eu mal pour eux, pour Julia, c’est qui est une reine, elle se bat pour ses convictions sans jamais rien lâcher. Vous passerez par la colère, la joie, vous serez bouleversé, mais jamais indifférent.
Ces enfants garderont au fond d’eux des marques et traumatismes invisibles à cause de ses adultes qui étaient censés les protéger, mais qui les ont brisées pour mieux les utiliser.
Dans la première partie, nous allons apprendre à connaître les personnages, grâce à un récit à deux voix : Julia et Oliver.
Julia est une inspectrice niçoise qui recommence sa vie suite à sa mutation sur l’île de la Réunion avec sa fille Séréna, âgée de 2 ans et 8 mois.
Oliver, c’est un petit gamin de 12 ans qui essaye autant qu’il peut de protéger son petit frère Baba et ses cousins (des faux jumeaux) des hommes de la famille : le père et l’oncle. C’est un pré-ado courageux avec beaucoup de mérite, qui n’attend qu’une chose : grandir et devenir fort.
Julia va devoir s’adapter face au racisme ambiant, et certains hommes de la brigade qui pense qu’une femme qui exerce un métier d’homme est une hérésie. La religion et certaines croyances sont extrêmement présentes dans certaines communautés. C’est une réelle foi dans l’art divinatoire et pratique de la guérison...
Tout commence à partir en vrille, quand Julia découvre qu’une personne haut placée abuse d’une de ses employées mineures et qu’il lui a fait un enfant. Mais chut, on laisse faire, on ne dit rien, c’est politique lié à l’église.
Autant vous dire que pour Julia, c’est la révolution dans son esprit, et dans le mien également. J’avoue que j’avais envie de le castrer.
Quand on pense que les enfants sont enfin en sécurité, et bien pas du tout. Julia a se flaire pour sentir quand quelque chose est louche, et dans ses moments-là, elle devient pire qu’un chien devant son os. Elle devient une lionne qui protège ses petits.
Jusqu’au bout, nous verrons les enfants et Julia se dépatouiller, avec quelques longueurs certes, mais nécessaire pour mieux comprendre.