Ce n’est pas la première fois que je lis cet auteur, et une fois encore, j’ai été touchée par la sensibilité sincère de sa plume. J’aime particulièrement sa manière d’aborder la poésie : elle a quelque chose d’enfantin, d’instinctif, de spontané, comme si les mots jaillissaient directement de l’émotion. Gérald Odar capte avec justesse cette fameuse poésie du quotidien — celle des petites choses, des bonheurs simples, des impressions fugaces.
Ce qui me plaît, c’est cette impression qu’il écrit comme il pense, sans chercher à plaire ni à construire une image. Il n’écrit pas « en pensant à », mais « en étant ». Cette authenticité donne à ses textes une force particulière, immédiate.
Certains poèmes sont très visuels : ils évoquent des instants déjà vécus, une lumière, un geste, une atmosphère, mais dont on n’avait peut-être pas perçu toute la richesse. Et puis, il y a cette discrète touche d’humour, ces jeux de mots qui surgissent au détour d’un vers ou d’une idée et font sourire.
Dans ce recueil, deux pôles se croisent : une écriture sensible et lumineuse, où l’amour a sa place, et une part plus sombre, où l’émotion devient parfois envahissante, douloureuse. Cette tension entre ombre et lumière rend le recueil plus contrasté que les précédents, mais j’y ai retrouvé cette voix unique, très sensible ainsi que son regard si particulier sur le monde.